Vivre en conscience au quotidien

Que signifie vivre en conscience ? Mon maître bouddhiste disait que la colère n’est pas à rejeter ou à supprimer. Et j’aimais entendre qu’il existe une colère éveillée. D’ailleurs, alors que l’on pratique en visualisant certaines divinités, celles-ci sont représentées sous forme humaine. C’est plus direct pour s’en approprier les qualités et les faire nôtres. Ainsi, on pourrait croire que seules celles qui représentent la compassion, la bienveillance, nous sont bénéfiques.

 

Pourtant, les versions courroucées sont indispensables. Elles nous protègent, nous éloignent de nos démons. En l’occurrence, nos mauvais penchants, par exemple, la jalousie, l’envie, l’orgueil, la paresse, la passion.  Alors, la pleine conscience au quotidien n’est pas seulement pacifique et calme. Elle est tout simplement juste. Autrement dit, elle est l’expression de la vérité. Elle répond à ce que la situation demande.

Vivre en conscience : vivre dans l’instant

Je travaille avec le principe de mémoire cellulaire. De fait, je ne suis pas pour cacher les ressentiments sous le tapis. Parfois, le courroux est doux s’il est conduit dans l’amour et la justice. En pleine conscience et non sous l’impulsion de l’égo ! Le propos sous-jacent mène à rompre avec la culpabilité imposée aux Femmes, aux mamans. Notamment à travers le concept édifiant de la bonne mère : voilà une véritable arme de destruction massive ! Combien de femmes y succombent ?

 

Vivre en conscience n’est pas synonyme de compassion idiote. Pas plus que d’être zen et soumise. En réalité, il s’agit tout simplement de vivre dans l’instant, connecté.e à la magie ordinaire. En parallèle, le but est de s’inscrire dans le moment sans les parasites du mental, sans ressasser le passé. Sans fantasmer le futur.

Aller jusqu’au bout de notre action

Enfant, on a inscrit en moi une autre forme de conscience. Mon père aimait me dire : “Quand on fait une connerie, on va jusqu’au bout !” C’est très différent, me direz-vous. Pour moi, ça a toujours compté. En fait, c’est même devenu une croyance ! Cela veut dire quoi au juste ? Simplement que si nous avons l’intime conviction de réaliser une action, menons-la à son terme. Rebrousser chemin est contre-productif. Même si elle peut paraître stupide ou contraire à la logique de tout un chacun.

 

Faisons fi des avis négatifs : allons jusqu’au bout de nos intuitions. Chögyam Trungpa disait cela autrement : Première pensée, meilleure pensée”. Bien entendu, cela signifie implicitement une certaine intelligence. L’idée n’est pas d’accomplir des choses dangereuses ou vraiment stupides. C’est là qu’intervient la pleine conscience. Nous sommes ancrés, connectés à notre sagesse fondamentale. Nous bougeons depuis le siège du cœur.

Vivre en conscience en famille

Au sein de ma nouvelle famille, recomposée depuis sept ans, il n’était pas si facile de vivre tous ensemble. Comment une mère et son fils se mélangent avec un père veuf et ses quatre enfants ? Ce que nous avons privilégié, surtout aux débuts, ce sont les rituels et la célébration. En créant des moments de joies et de partages et en organisant des mini-réunions où l’objectif était de se comprendre.

Être fort dans l’ouverture, ensemble

Il s’agissait aussi de concevoir l’espace d’exprimer nos joies et nos difficultés. Pour moi, le plus compliqué est la patience. Comment expliquer qu’un enfant ne comprenne toujours pas après lui avoir demandé 234 fois la même chose ? Pour d’autres, c’est : “Pourquoi je ne peux pas jouer toute la journée ? Et ne penser qu’à moi ?” Ce n’est qu’avec le temps et beaucoup d’amour que tout devient possible. Soudainement, tout semble couler naturellement. Les dialogues deviennent plus doux. Et la compréhension grandit. La conscience de l’autre est née.

 

On peut agrandir le champ d’investigation. Et ne plus penser qu’à soi. Quel magnifique laboratoire que la famille ! Émotions, compassion, solidarité, expériences : tout est là ! Et aujourd’hui, même si nos méditations tous ensemble sont plus rares. Même si nos vacances éveillées sont bien loin, chacun sait qu’il y a la place pour s’ouvrir. Pour parler, pleurer, exploser. Et que bientôt, tous seront prêts à vivre en conscience dans le monde, armé.es d’amour, vulnérables et forts dans l’ouverture.

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